Depuis quelques années, l’Intelligence Artificielle (IA) générative commence à être de plus en plus utilisée dans différents domaines. Cette technologie permet à des machines de créer du contenu original, qu’il s’agisse de textes, d’images ou de musique. Si l’IA générative est déjà très répandue dans les pays anglo-saxons, la presse française semble quant à elle faire preuve de beaucoup de discrétion sur le sujet.
Un enjeu éthique important
L’un des freins à l’utilisation de l’IA générative par la presse française est lié à des questions éthiques. En effet, cette technologie peut être utilisée pour tromper les lecteurs et créer des fausses informations. Si des médias peu scrupuleux décidaient d’utiliser l’IA générative à mauvais escient, cela pourrait avoir de lourdes conséquences sur la crédibilité de la presse. C’est pourquoi il est important de mettre en place des garde-fous pour encadrer l’utilisation de cette technologie.
Par ailleurs, l’IA générative soulève également des questions liées aux droits d’auteur. En effet, si une machine est capable de créer du contenu original, cela peut compliquer la tâche des auteurs pour défendre leurs droits. Il est donc important que les législations évoluent pour prendre en compte cette nouvelle réalité.
Enfin, l’utilisation de l’IA générative peut également remettre en question le rôle des journalistes. Si les machines sont capables de produire du contenu journalistique de qualité, quel est l’intérêt de recourir à des journalistes humains ? Cette question mérite d’être posée, même si pour l’instant, les journalistes restent indispensables pour enquêter et vérifier les informations.
Des expérimentations encore peu nombreuses
Malgré ces enjeux importants, quelques expérimentations ont été menées par la presse française pour tester l’IA générative. Ainsi, en 2019, Les Echos ont utilisé une IA pour produire un article sur la dette française. Le résultat était plutôt convaincant, mais le journal a tout de même précisé que l’article avait été écrit en collaboration avec un journaliste humain pour garantir sa véracité.
Plus récemment, en mars 2021, le magazine Usbek & Rica a également publié un article écrit par une IA. Le texte, qui portait sur les enjeux de l’agriculture urbaine, était accompagné d’une mention « article généré par une IA ». Pour l’instant, ces expériences restent marginales, mais elles montrent que la presse française commence à s’intéresser à l’IA générative.
En revanche, du côté des médias anglo-saxons, l’utilisation de l’IA générative est beaucoup plus répandue. Des journaux comme The Washington Post ou The Guardian ont déjà utilisé cette technologie pour produire du contenu.
Un potentiel intéressant pour l’avenir
Malgré les freins actuels à son utilisation, l’IA générative pourrait avoir un potentiel intéressant pour la presse française dans les années à venir. En effet, cette technologie pourrait permettre de produire du contenu plus rapidement et plus facilement, tout en libérant les journalistes de certaines tâches fastidieuses comme la rédaction d’articles de fond. Par ailleurs, l’IA générative pourrait également être utilisée pour personnaliser le contenu en fonction des intérêts des lecteurs.
Toutefois, pour que l’IA générative soit utilisée de manière responsable et éthique, il est nécessaire que des garde-fous soient mis en place. Il faudra ainsi veiller à ce que les machines ne soient pas utilisées pour tromper les lecteurs, et que les auteurs soient protégés dans leurs droits d’auteur. Enfin, il sera important de continuer à débattre du rôle des journalistes dans un monde où les machines prennent de plus en plus de place.
En somme, si la presse française reste encore discrète sur l’utilisation de l’IA générative, cette technologie pourrait avoir un potentiel intéressant pour l’avenir. Toutefois, pour être utilisée de manière responsable, il est nécessaire de mettre en place des garde-fous pour éviter les dérives éthiques. L’IA générative ne remplacera sans doute jamais totalement les journalistes humains, mais elle pourrait permettre de faciliter certaines tâches et de produire du contenu original plus rapidement.
En tout état de cause, l’IA générative est une technologie à suivre de près dans le domaine de la presse, qui pourrait connaître de nombreuses évolutions dans les années à venir.
