Le monde des torrents vient de perdre l’un de ses rares sites légaux. En effet, le site « BitTorrent Now », qui proposait des téléchargements de contenus audiovisuels sous licence gratuite ou payante, a annoncé sa fermeture. Cette décision vient confirmer la difficulté de maintenir un site de torrents légal et rentable dans un environnement où les sites illégaux pullulent.
Dans cet article, nous allons revenir sur les raisons de cette fermeture et les perspectives pour l’avenir des sites de torrents légaux.
La difficulté de se démarquer des sites illégaux
Depuis la création du protocole BitTorrent en 2001, celui-ci est devenu synonyme de piratage. Les sites de torrents illégaux ont proliféré et permettent de télécharger gratuitement des films, séries, musiques, jeux vidéo et livres, sans avoir à payer quoi que ce soit aux ayants-droit. Les industries culturelles ont bien évidemment réagi, en portant plainte contre ces sites et en incitant les gouvernements à prendre des mesures pour les faire fermer.
Les rares sites de torrents légaux qui existent doivent donc se battre pour se démarquer de ces sites illégaux et convaincre les internautes de payer pour du contenu qui est disponible gratuitement ailleurs. Cette concurrence est rude et nombreux sont ceux qui n’ont pas réussi à s’imposer sur ce marché.
C’est le cas de « BitTorrent Now », qui malgré une offre intéressante de contenus sous licence, n’a pas réussi à générer suffisamment de revenus pour pérenniser son activité. De plus, la marque BitTorrent étant associée aux sites de torrents illégaux, il était difficile pour « BitTorrent Now » de se défaire de cette image négative.
Les alternatives aux torrents légaux
Même si les sites de torrents légaux ont du mal à s’imposer sur ce marché, il existe d’autres alternatives légales pour télécharger des contenus audiovisuels. Tout d’abord, les plateformes de streaming comme Netflix, Amazon Prime, Disney+ ou encore HBO proposent un grand nombre de films et séries en échange d’un abonnement mensuel.
De plus, certaines plateformes proposent des vidéos à la demande, où il est possible de louer ou d’acheter un contenu spécifique, sans avoir besoin de s’abonner. C’est le cas de Google Play, Apple TV, ou encore Rakuten TV. Enfin, les sites de VOD gratuits comme YouTube ou Vimeo permettent de visionner gratuitement des contenus créés par des particuliers ou des professionnels.
Toutes ces alternatives légales permettent aux internautes de trouver des contenus de qualité, sans risque de télécharger illégalement. Néanmoins, il est important de noter que ces différentes offres ne sont pas toujours accessibles partout dans le monde, en raison de restrictions géographiques imposées par les ayants-droit.
La nécessité de repenser le droit d’auteur
Face à la difficulté de promouvoir une offre légale face à la gratuité des sites de torrents illégaux, certains experts appellent à une révision du droit d’auteur et de son application. En effet, le droit d’auteur est conçu pour protéger les intéressés, mais il peut aussi être un frein à l’innovation et à la création.
Les acteurs de l’industrie culturelle doivent donc repenser leur modèle économique et proposer des offres adaptées aux besoins des internautes. Cela passe par des tarifs abordables, une offre diversifiée et des facilités d’accès aux contenus. Dans cette optique, certains pays comme la France ont créé des systèmes de remboursement pour compenser les ayants-droit pour la copie privée. De même, des initiatives pour permettre la diffusion libre de contenus sous licence libre se multiplient.
Au final, la fermeture de « BitTorrent Now » doit être perçue comme un signal d’alarme pour les industries culturelles et les gouvernements : la lutte contre le piratage passe avant tout par la promotion d’une offre légale attractive, qui permettra aux internautes de trouver des contenus de qualité sans avoir à prendre le risque de télécharger illégalement.
La fermeture de « BitTorrent Now » vient confirmer la difficulté de maintenir un site de torrents légal et rentable dans un environnement où les sites illégaux pullulent. La concurrence est rude et les alternatives légales, comme le streaming ou la VOD, ont su s’imposer auprès des internautes. Néanmoins, la lutte contre le piratage ne doit pas se faire uniquement par des actions répressives, mais aussi par la promotion d’une offre légale attractive et adaptée aux besoins des internautes. Les industries culturelles ont le devoir de s’adapter à un monde en mutation, en repensant leur modèle économique et en favorisant l’innovation et la création.